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Période de mise en situation professionnelle

Vous n'allez pas me croire : mon fiston veut travailler dans la restauration ! Ah ! Je vois d'ici les commentaires."Encore des parents dans le déni qui ne se rendent pas compte que leur fils ne peut pas travailler dans ce milieu ! Et ce pauvre garçon qui perd son temps et va aller de désillusion en désillusion !

il a un CAP d'agent polyvalent de restauration. Mais j'imagine que les esprits chagrins penseront qu'on lui en a fait cadeau !"

Il l'a obtenu dans ce qu'on appelle un centre de réadaptation professionnelle. Et la restauration, c'est un milieu très varié. Il a fait des stages en maison de retraite et là le personnel a trouvé que c'était un gentil compagnon, les personnes âgées aussi et qu'il faisait correctement son travail, suffisamment en tous cas pour préparer un gâteau pour 60 pensionnaires par ex. La "maîtresse de maison aurait bien voulu qu'il soit recruté. Mais la direction en a décidé autrement. Economie, Economie ! 

 

Si vous lisez les actu, vous savez que les maisons de retraite appartiennent pour la plupart à des grands groupes et ceux-ci ne font pas dans la dentelle car il faut rentabiliser.

Quant à celles qui dépendent des hôpitaux, les contraintes budgétaires aboutissent à peu près au même résultat.

 

Voilà donc mon fiston obligé de faire de la recherche d'emploi puisqu'il n'a pas eu la chance comme d'autres stagiaires d'être recruté sur son lieu de stage.

Un certain groupe affiche clairement ses objectifs : il veut favoriser l'intégration des personnes handicapées. Il est même recommandé par une association qui oeuvre en faveur de l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.  La pratique, je vais l'expliquer,  est bien différente !

Car c'est dans l'une de ses maisons de retraite que mon fils a fait une PMSP (période de mise en situation professionnelle).

6 jours dont seulement deux pour lequel son CAP lui était utile. Car on lui a demandé bien d'autres choses comme faire des lits. Ou savoir distribuer les repas en fonction du régime des pensionnaires que bien évidemment il ne connaissait pas.  Qu'il ait donné satisfaction sur ses tâches professionnelles, que là aussi le personnel et les pensionnaires l'aient adopté s'est révélé de peu d'importance au regard du fait qu'il ne se soit pas montré rapide sur tout ce qu'il devait découvrir et ce alors qu'il n'a eu à chaque fois que deux jours pour faire ses preuves. De qui se moque-t-on ? La direction n'a pas été trompée puisque l'accompagnatrice emploi avait prévenu de ses capacités comme de ses difficultés..Elle savait donc pertinemment que mon fiston avait besoin d'un temps d'adaptation pour devenir efficace sur toute tâche nouvelle. Et personne n'ayant contesté (encore heureux !) ses aptitudes en tant qu'agent de restauration, tous les prétextes ont été bons pour ne pas le recruter. Il a même failli se voir reprocher de ne pas avoir fait, ce que personne n'avait jugé utile de lui dire !

Tout ceci est malhonnête car il aurait mieux valu ne pas profiter de ses services - parce que ne leur en déplaise- pendant 6 jours, la direction l'a laissé travailler gratos alors qu'elle n'a jamais eu l'intention de le recruter ! Mon fils n'était pas le seul à être déçu. Son accompagnatrice aussi. En l'ayant vu à l'oeuvre, elle a cru que c'était possible. Au fait, a-t-on pensé aux personnes âgées qui avaient tout à gagner à être traitées avec humanité ce que mon fiston sait faire ?  Mais il y a fort à parier que la direction est surtout évaluée sur les économies qu'elle génère afin de procurer aux fonds de pension un maximum de rentabilité. 

La moindre décence dans ces conditions, ce serait de cesser de prétendre avoir pour objectif l'intégration des personnes handicapées et refuser la PMSP quand on sait pertinemment qu'on ne donnera pas suite.

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