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Retour en arrière

Pendant des années ma préoccupation première était la scolarité. Et même si cela s'est avéré un parcours d'obstacles mon fils a obtenu le passage en seconde et le brevet des collèges. Preuve que c'était possible. Premier TDAH diagnostiqué dans son école et également le premier pour son collège.

Tout ceci n'a été possible que grâce au méthyphénidate. Heureusement il le tolérait bien dans l'ensemble. Mais chaque fois qu'il fallait revoir le dosage, le spécialiste renaclait à l'idée de le faire. Et pendant ce temps là les problèmes se multipliaient à l'école mais surtout au collège.Il fallait donc que la situation devienne intenable pour qu'il augmente la prescription.

Quand j'entends certains spécialistes dire que l'augmentation de la prescription du méthylphénidate est due à une moindre tolérance des enseignants et qu'il faudrait résister à cette tentation, je me demande quel cas ils font de la vie qu'ont ces jeunes, une vie dont ils ne voudraient pas pour eux mêmes.

 

de l'adolescence à l'âge adulte

Les années qui ont suivi la mise en sommeil de Carla7 se sont révélées particulièrement difficiles.

Car mon fiston n'était pas assez autonome pour assurer la charge de travail que représentait le lycée, était en grand décalage par rapport aux jeunes de son âge avec lesquels il n'arrivait pas à se faire de camarades. Comme toujours les promesses du lycée n'étaient pas au rendez-vous. Après avoir bénéficié d'une classe à petit effectif, celle-ci a été supprimée l'année suivante ce qui l'a fortement pénalisé. Il renaclait à l'idée d'être aidé dans son travail scolaire et n'arrivait pas à s'organiser. Mais pour ma part j'ai commencé à diminuer le soutien scolaire que je lui apportais pour finalement l'arrêter totalement. J'étais consciente qu'il allait devoir trouver sa voie dans un métier où la théorie aurait peu de place par rapport à la pratique. Mais j'étais également convaincue, qu'il lui faudrait une pédagogie adaptée pour y parvenir. Celle que j'avais mise en place au fil des années mais qui n'aurait rien de naturel pour la plupart des établissements ou centres de formation. Car la vraie difficulté, c'était celle-là. Au moment de choisir un métier, il n'y avait guère de solution qui lui serait adaptée. Au fur et à mesure que son hyperactivité diminuait, son comportement changeait mais il révélait d'autres difficultés : son incapacité à entrer et soutenir une conversation et à interagir avec les autres. Face à une situation exigeant qu'il réagisse, il restait désarçonné et sans voix.

j'avais toujours eu la conviction lorsque j'entendais les témoignages de parents d'enfants tdah que mon fiston était plus sévèrement atteint que la moyenne compte-tenu des difficultés éducatives et scolaires qu'il manifestait. 

Pour autant, à l'âge adulte, il était devenu agréable à vivre et j'ai connu un certain soulagement après avoir vécu pendant des années dans l'agitation permanente.

 

être un jeune adulte aspie/tdah

 

Lors d'une formation organisée par le GRETA, mon fiston apprit à connaître les métiers de la restauration mais malgré ses efforts son comportement atypique lui porta tort et il n'obtint pas le CAP. Ceci m'a éclairé sur l'efficacité de ce type d'organisme car il n'y eut qu'un jeune sur tout son groupe qui le décrocha. Devant cette situation, je l'incitai à passer son permis de conduire. Je devais apprendre plus tard qu'il est rare que les jeunes autistes le décrochent. Après 3 ans et demi, il obtint son fameux papier rose. Pendant ce temps là, je décidais qu'il fallait qu'il obtienne la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé et pour ce faire je lui fis faire un bilan neuropsychologique.C'est ainsi que nous avons appris - pour ma part sans grande surprise - qu'il était asperger. Pour simplifier les choses aucun spécialiste de l'adulte pratiquant une approche cognitive n'exerçait dans le département. Résultat c'est un pédopsychiatre qui le suit aujourd'hui.

Celui-ci a mis en place un dispositif de joab coach dans lequel mon fils est rentré après sa réussite au CAP d'agent polyvalent de restauration et ce grâce au CRP dans lequel il avait été orienté par la MDPH. Surtout il a eu la chance d'avoir un professeur qui a défendu son maintien en formation alors que ses débuts se sont révélés assez difficiles.

 

Après trois mises à l'essai, le verdict est tombé. Contrairement à ce que le diagnostic d'asperger peut laisser supposer, ce ne sont pas ses difficultés de communication qui le pénalisent - elles sont gérables, mais son déficit d'attention. Au fil du temps et de sa prise en charge, ses capacités de communication ne cessent de s'améliorer mais pas le déficit d'attention.

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